Mise à jour : je me suis senti un peu comme un con pour avoir dit à tout le monde « oh, faites juste tous ces tests » pour voir les différents réglages en action plus loin. J’ai donc rédigé un nouveau texte avec une vidéo et des photos que vous pouvez trouver dans la catégorie encodage sur ce site. J’espère que vous le trouverez un peu plus utile.

Si vous avez déjà essayé de ripper un DVD avec des sources bruyantes en petits fichiers (à faible débit) dans Handbrake, vous avez probablement réalisé rapidement que vous veniez d’ouvrir un gros sac de blessures.

Si vous avez utilisé une qualité constante et avez opté pour des valeurs RF plus élevées, vous vous êtes probablement retrouvé avec un fichier plus gros que prévu qui avait de toute façon l’air moche. Si vous avez opté pour un débit moyen, la taille de votre fichier était probablement correcte, mais il était peut-être si mauvais que vous vous êtes demandé si vous n’aviez pas oublié d’entrer un chiffre.

Dans tous les cas, le bruit/grain est le fléau des petits encodages x264. Pour l’encodeur, c’est un « détail » supplémentaire qu’il doit s’efforcer de conserver – et il faut un débit binaire malade pour essayer de le faire. Ce n’est pas un problème aussi important si vous êtes satisfait de la qualité des paramètres et des énormes tailles de fichiers nécessaires pour stocker le grain/bruit, mais un problème massif le reste du temps – le grain devient de petits blocs moches, et le reste de l’image en souffre.

La bonne nouvelle, c’est que le HandBrake est équipé d’un dérailleur. La mauvaise nouvelle, c’est que les réglages personnalisés ne sont pas bien documentés.

Si vous êtes prêt à vous plonger dans les réglages personnalisés et que vous êtes ici simplement pour savoir comment, voici les détails de chacun des préréglages intégrés pour vous aider à démarrer :

Faible – 2:1:2:3
Moyen – 3:2:2:3
Fort – 7:7:5:5

Vous pouvez les utiliser comme points de départ pour des expérimentations. Mais avant d’entrer quelque chose comme 10:10:10:10 dans le champ personnalisé, il peut être utile de savoir ce que chaque valeur signifie réellement. C’est donc parti.

Le format de l’indicateur de bruit dans Handbrake est en fait ls : cs : lt : ct

Nous allons d’abord examiner les deux premières valeurs (ls:cs:__:__) :

Ces 2 premières valeurs affectent le débruitage lorsque l’on regarde une seule image (« spacial »). Ainsi, si vous regardez une vidéo et la mettez en pause, l’image que vous regardez est essentiellement un exemple de ce que le débruiteur regarde. Essayez cela maintenant. Mettez en pause votre source vidéo bruyante (vraisemblablement un DVD – ouvrez-le dans le lecteur).

Une fois la vidéo en pause, il peut être difficile de voir le bruit/grain. Si c’est le cas (si cela semble assez bon), des valeurs élevées pour LS/CS ne vous feront probablement pas beaucoup de bien. Le débruiteur va essentiellement trouver tous les éléments de détail remarquables et les brouiller/mélanger – bien sûr, il va probablement obtenir le bruit/grain mais il va saisir les détails d’autres zones dans le processus.

D’un autre côté, si le bruit/grain est très évident lorsque la vidéo est en pause, le LS/CS a de bonnes chances de le nettoyer. Vous devez garder à l’esprit que plus les valeurs sont élevées, plus vous perdrez de détails dans l’image. Une fine mèche de cheveux, une tache de rousseur, une goutte de pluie et un morceau de grain de film peuvent tous ressembler à l’antibruit. Il va essayer de les adoucir.

Pour vous donner une idée de la fonction des 2 dernières valeurs (__:__:lt:ct)…

C’est pour la partie « temporelle » du débruiteur, ce qui signifie qu’il fonctionne à travers les cadres. Il fonctionne très bien pour le bruit/grain qui est très évident lorsque la vidéo est en cours de lecture (grain que vous ne remarquez peut-être pas lorsque vous êtes en pause mais qui est évident pendant la lecture).

Une façon simple d’y penser (pas nécessairement exacte, remarquez) est que si vous avez dit… une surface noire pendant la lecture et un « point » blanc apparaît dans une image (puis disparaît à nouveau), c’est quelque chose que le débruiteur va remarquer – quand vous regardez plusieurs images, il ressort comme quelque chose qui ne devrait pas être là. En même temps, s’il y a un point blanc sur cette surface noire, il sera présent sur toutes les images. Ainsi, en regardant plusieurs images, le débruiteur devrait avoir une bonne idée de ce qui est supposé être là, et de ce qui ressort (et devrait être débruité).

Une autre façon (encore imprécise) d’y penser est de faire la moyenne des pixels entre les images. Ainsi, si vous regardez un visage dont la couleur de la peau semble pixélisée et se déplace comme une folle, cela devrait égaliser les choses.

Le temporel est particulièrement bien adapté aux vidéos avec ce que j’aime appeler des « points dansants » ou des « pixels dansants ». Par exemple, lorsqu’une surface dans la vidéo, comme un mur (qui devrait avoir l’air assez statique), est granuleuse et que ce grain bouge/danse continuellement pendant la lecture (même s’il a l’air bien quand il est en pause). Le débruiteur temporel fait un assez bon travail en remarquant cela et en débruitant ces zones tout en laissant les autres éléments qui semblent bien se débrouiller seuls.

Comme vous pouvez probablement le constater, le temporel a le potentiel d’être assez fantastique, en particulier lorsque certaines parties de l’image ont l’air très bien alors que d’autres zones ont l’air granuleuses pendant la lecture. Comme il est un peu plus « ciblé » que les réglages image par image, on peut généralement s’en tirer en augmentant un peu le bruit sans que cela ait autant de conséquences sur l’ensemble de la scène. Cela dit, si vous montez trop haut, vous commencerez à voir des choses négatives comme les fantômes.

« l » vs « c ».

C’est là que les choses peuvent devenir un peu plus compliquées. En ls/cs/lt/ct, le L signifie « luma » (luminosité/obscurité), et le C signifie « chroma » (couleur). Cela s’applique à la fois aux réglages image par image et aux réglages temporels.

Trouver le réglage le plus approprié n’est rien d’autre qu’un cauchemar, cela dépend de votre source et du type de grain/bruit/etc. La seule façon d’être sûr est d’expérimenter avec votre source (que je vais aborder plus tard).

Il est à noter que si vous passez par-dessus bord sur le luma, vous remarquerez probablement une perte de détails. Si vous dépassez les limites de la chrominance, vous vous retrouverez probablement avec des bandes de couleur.

J’ai tendance à garder LS:CS similaire, et LT:CT similaire. Donc quelque chose comme 2:1:9:8 pourrait être raisonnable si je me concentrais sur le débruitage temporel (en l’appliquant aux deux lumas/chroma de manière assez égale).

La nécessité de tester

Ce qui précède devrait vous donner une idée approximative de l’effet de chaque réglage. Cependant, la meilleure façon d’apprendre est de faire plusieurs codages de test et de les comparer à la source pour se faire une idée de ce que fait chaque paramètre. Vous pouvez certainement naviguer sur le web pour trouver des exemples de débruitage, mais il vaut mieux passer votre temps à créer vos propres codages de test afin de voir de première main tous les effets et de comprendre vraiment les effets (bons et mauvais). Faites donc des tests !

Comme le débruitage dans HandBrake (hqdn3d) est difficile à trouver dans un logiciel de lecture de DVD autonome, la seule façon pour vous de voir les effets de chaque réglage est probablement d’exécuter plusieurs codages de test dans HandBrake à des niveaux de bruit incroyablement élevés (de sorte que x264 préserve tout le grain/bruit laissé par le filtre pour la comparaison au lieu de le masquer pendant la compression).

Dans Handbrake, optez pour une qualité constante et augmentez le RF à 10-18 pour un DVD. N’hésitez pas à atteindre des valeurs inférieures si vous voulez une qualité encore plus élevée (même si cela ne devrait pas être nécessaire et que votre débit/fichier pourrait devenir trop important pour votre lecteur). N’utilisez pas de Trellis ou d’autres paramètres fantaisistes (nous ne voulons pas que x264 fasse quoi que ce soit de plus qui pourrait affecter le bruit/grain), et utilisez la plupart des paramètres par défaut. Rappelez-vous – haute qualité et rapidité – vous ne vous souciez pas de la taille des fichiers puisque ce sont des tests que vous finirez par supprimer.

Je recommande les réglages de débruitage suivants pour les tests – c’est beaucoup à faire, mais souvenez-vous que vous le faites pour vous faire une idée de ce que fait chaque réglage :

(note : mettez vos paramètres dans le nom du fichier)

aucune – juste pour avoir quelque chose de proche de la source (que l’on espère impossible à distinguer) pour s’assurer que tout va bien. Si elle ne ressemble pas à votre source, vérifiez que vous disposez des minimums dans les paramètres avancés, et augmentez la qualité si nécessaire

les préréglages du frein à main – faible, moyen, fort – juste pour voir comment une petite modification peut faire une grande différence. Ne soyez pas surpris si vous ne remarquez pas de différence à « faible », mais vous devriez le faire au moment où vous appuyez sur « fort ». Notez que le réglage temporel ne change pas tant que ça (en fait, moyen/faible utilise le même réglage temporel). L’augmentation du flou que vous voyez est en grande partie due au réglage spatial (image unique).

2:1:10:10 / 2:1:15:15 / 2:1:25:25 – faites ceci pour vous faire une idée des effets du « temporel ». Au moment où vous atteignez 2:1:25:25, vous remarquerez probablement un fantôme massif sur n’importe quel mouvement (et un fantôme persistant dans n’importe quel fondu au noir). Comparez ces effets à ceux du frein à main « faible » préréglé.

 15:15:2:3 – vous remarquerez, avec un peu de chance, deux choses : d’abord, il sera flou comme un sou neuf. Deuxièmement, les sections qui avaient des « pixels dansants » dansent toujours. Comparez-les avec le préréglage « faible » du frein à main.

Vous pourriez essayer des valeurs de 0 au lieu de 2:1 / 2:3 (et ensuite comparer avec votre code « none ») – je n’étais pas sûr que 0 fonctionnerait quand j’ai testé moi-même, alors j’ai utilisé ces valeurs et les ai comparées avec les réglages « weak ».

Si vous avez beaucoup de temps, essayez d’augmenter la *juste* luminance ou la *juste* chrominance pour voir l’effet que chacune a sur votre source par elle-même.

La raison pour laquelle on utilise des réglages très élevés dans certains tests est qu’ils sont pratiquement garantis d’avoir des conséquences négatives, et le fait de voir ces effets vous aidera à savoir quelles sont les conséquences négatives à surveiller lorsque vous faites des modifications. En même temps, vous verrez les limites du débruiteur.

Si vous êtes chanceux (enfin, techniquement malchanceux….), votre source comportait du bruit/grain qui était affecté par le débruitage temporel, et du bruit qui était affecté par le débruitage mono-image. Ouvrez plus de deux copies de votre lecteur vidéo (ou plus de deux lecteurs vidéo) pour faciliter la comparaison. Les captures d’écran peuvent être utiles si le grain est visible dans un cadre en pause. Veillez à ne regarder que quelques parties de la vidéo, et pas seulement les parties les plus granuleuses. Vous devez vous assurer que le fait de tuer le bruit/le grain ne tue pas également d’autres parties de votre vidéo.

Examinez-les toutes attentivement et recherchez les différences entre vos codages de test – non seulement vous obtiendrez, espérons-le, une bonne compréhension du type de bruit/grain que chacun est capable de traiter (et non pas capable de traiter) en voyant où il a réduit le grain/bruit, mais vous pourrez également commencer à réduire les valeurs que vous voudrez utiliser pour votre « vrai » codage.

Soit dit en passant, ce sont les réglages que j’ai essayés lorsque j’ai combattu le bruit/le grain dans la série télévisée Alias (saison 3, épisode 7). Si vous possédez les DVD, regardez cet épisode (« Prelude »), en portant une attention particulière aux scènes avec Sydney/Sloane (à la fois dans l’établissement chinois et dans la voiture plus tard), Sydney combattant les gardes chinois, et la voiture de Lauren dans le parking (et une section de trottoir quand elle en sort). Toutes ont des sections ridiculement granuleuses (je suis presque sûr qu’elles avaient 1 mauvaise caméra – vous le remarquerez lors des échanges de caméras lorsque Sydney se battra contre les gardes). Une fois que vous les avez vérifiées, regardez la plupart des autres scènes (qui sont généralement bonnes) pour voir quel effet a eu chaque décor.

Jusqu’où pouvez-vous aller ?

Selon http://www.aquilinestudios.org/avsfilters/spatiotemp.html#hqdn3d , les valeurs spatiales (ls & cs) ne doivent pas dépasser 10, et les valeurs temporelles (lt & ct) ne doivent pas dépasser 13. Les paramètres devraient techniquement plafonner à 255:255:255:255, et vous n’aurez alors plus d’image.

J’ai moi-même tendance à penser que même 10 dans l’espace est trop élevé pour la télévision/le cinéma – même le réglage « fort » de HandBrake n’est que de 7 et est assez flou à ce niveau. Il est facile de commencer à faire croire aux gens qu’ils sont en plastique. Peut-être qu’un réglage plus élevé convient à l’animation, n’est-ce pas ?

13 semble être un maximum réaliste pour le temporel. Je n’ai pas remarqué les fantômes à 15 ans, mais quelque chose n’était pas bien « ressenti » en regardant. Je peux vous dire avec certitude qu’à 25 ans, vous aurez des fantômes massifs qui vous donneront envie de vomir.

Effets sur la compression – mes observations

L’espace (ls/cs – 2 premières valeurs) a un avantage massif sur la compression. Même si elle ne fixe pas le grain (comme le « grain dansant » qu’elle ne fixe pas), elle brouille suffisamment les détails pour des gains assez importants. De même, vous pouvez utiliser ce filtre sur une source sans bruit ni grain et vous constaterez des gains de compression dus à la perte de détails. Je voyais des tailles de fichier de 10 à 30 % inférieures selon les réglages que j’ai utilisés, mais ce que vous voyez dépend entièrement de votre source – s’il y a beaucoup de détails, vous en sauvez davantage lorsqu’ils sont flous. S’il n’y a pas beaucoup de détails (c’est-à-dire d’animation), vous ne verrez probablement pas grand chose.

Le temps (lt/ct – les 2 dernières valeurs) varie. Si vous n’avez pas beaucoup de grain/bruit, cela ne fait pas beaucoup, bien que vous puissiez obtenir des avantages substantiels s’il y en a beaucoup. Une fois que le paramètre est suffisamment élevé pour éliminer la majeure partie du grain/bruit, vous ne verrez pas beaucoup d’avantages à classer en allant plus loin.

C’est en les combinant qu’on obtient le plus grand avantage potentiel pour la compression (ce qui n’est pas surprenant).

Une conclusion pas si simple

Lorsqu’il s’agit d’une émission de télévision (comme Alias), les paramètres d’une seule image (les 2 premiers) « brouillent » vraiment tout, et les petits changements ont ici un impact important. Cela devrait être bon pour le bruit statique et l’animation, mais cela n’a aucun avantage lorsqu’il s’agit de « bruit de danse » – vous obtenez toujours la « danse », c’est juste plus flou.

Les réglages temporels (les deux derniers) sont fantastiques pour le bruit qui n’aurait pas nécessairement l’air mauvais dans une capture d’écran, mais que vous voyez quand la vidéo est en train de jouer. Cela fonctionne incroyablement bien sur les matériaux granuleux et les « bruits de danse ». Vous pouvez monter le son un peu trop fort sans que cela ait autant de conséquences sur l’image globale. Mais cela ne fonctionne pas aussi bien sur le mouvement – d’après ce que je peux dire, le mouvement progressif comme quelqu’un qui tourne la tête est affecté (mais pas trop). Si le réglage est suffisamment élevé, le mouvement rapide est suffisamment affecté pour qu’on le remarque quand on fige l’image (bien que pendant la lecture, le mouvement rapide ait tendance à être indulgent. Ici aussi, vous atteindrez inévitablement une limite avec les images fantômes.

J’ai constaté que pour une série télévisée, l’idéal est de travailler d’abord sur les réglages temporels. Vérifiez tout ce qui peut être affecté par inadvertance (pluie, nuage de poussière ou autres choses qui pourraient ressembler à des artefacts pour le débruiteur), et assurez-vous que cela a un effet positif sur le bruit/grain à mesure que vous l’augmentez. Si vous en arrivez au point où vous voyez des fantômes, reculez un peu. Une fois que vous avez atteint un point où vous êtes satisfait, regardez le bruit/grain restant et décidez s’il vaut la peine d’augmenter les paramètres spatiaux (image unique).

Mes réglages finaux pour Alias ont fini par se situer autour de 2:1:7:7, même si je suis sûr que je vais regarder une saison et décider d’apporter d’autres modifications. Une valeur temporelle élevée permet de faire le gros du travail en nettoyant bien toute la « danse » et le grain, et une valeur spatiale faible (équivalente au réglage « faible » du frein à main) complète bien le reste sans perdre assez de détails pour que je puisse le remarquer.

Autres options

Enfin, il est intéressant de noter qu’il existe de meilleurs dénoisers (bien qu’il y en ait certainement de pires !). Celui-ci (hqdn3d) se trouve être simplement celui qui est lié à HandBrake.

L’avantage d’utiliser hqdn3d est qu’il est facile, qu’il n’ajoute pas beaucoup au temps de codage, et qu’il est intégré à HandBrake. Dès que vous commencez à vous plonger dans d’autres débrouillards, vous commencez à vous préoccuper de l’utilisation d’un autre programme (souvent un éditeur complet), du réglage des plugins, de l’enregistrement/transcodage, des sous-titres, etc. C’est beaucoup de travail supplémentaire pour quelque chose comme une série télévisée.

Cependant, si vous travaillez sur un sujet qui vous tient à cœur (comme une vidéo amateur ou votre film préféré), vous pouvez envisager d’utiliser d’autres débruiteurs si vous êtes prêt à consacrer du temps à un éditeur – certains sont très performants et ont des algorithmes très complexes.

Cependant, pour la plupart des vidéos, il suffit de modifier les paramètres de débruitage personnalisés dans HandBrake.